GEJ10 Judas l'Iscariote

Publié le par estaran

GEJ10 C223
Judas l'Iscariote

 

1. Le lendemain, tout le monde fut debout très tôt, et Moi de même avec Mes disciples, aussi l'aubergiste avait-il mis de bonne heure à l'ouvrage sa femme et les domestiques de cuisine, afin que l'on préparât notre repas du matin.

2. Cependant, Je sortis d'abord avec Jean, Pierre et Jacques et retournai sur le mont Nébo. Les autres disciples avaient encore à faire avec leurs vêtements et leur toilette, et ils devaient aussi remettre de l'ordre dans leurs cheveux.

3. Quant à l'aubergiste lui-même, il ne tarda pas à Me rejoindre avec son fils - de même que le magistrat, cette fois accompagné de sa femme et de ses enfants, qui n'étaient pas encore bien grands. Les trois prêtres d'Apollon ne se firent guère attendre non plus, suivis de peu par Mes autres disciples, à l'exception de Judas l'Iscariote. Car celui-ci avait préféré courir la ville et célébrer les bienfaits de Mes miracles devant les habitants, si bien que ceux-ci lui avaient ensuite offert un peu d'argent qu'il avait mis dans son sac ; puis il était allé à l'auberge et s'était fait servir du pain et du vin une bonne heure avant le repas du matin.

4. Or, sur la montagne, l'aubergiste Me demanda ce qu'avait ce disciple qui n'était pas venu ce matin.

5. Je lui répondis : « Qu'il reste où il est ; car son absence M'est plus agréable que sa présence, et Je n'ai pas besoin de t'en dire davantage. »

6. Mais le juge Me demanda à son tour : « O Seigneur et Maître, comment se fait-il que cet homme soit du nombre de Tes disciples ? Vois-Tu, je ne Te demande pas cela pour rien ; car cet homme a frappé sur-le-champ mon regard de juge, parce qu'il ne regarde personne en face et que, même lorsque Tu prononces Tes paroles les plus divines, il regarde devant lui d'un air indifférent et sombre, sans manifester le moindre étonnement ni la moindre approbation ! Il n'a même pas dit un mot qui permît au moins de connaître le son de sa voix, alors que tous Tes autres disciples, au contraire, parlaient de temps à autre, tantôt avec Toi-même, tantôt entre eux. Bref, je dois Te dire que ce disciple ne me plaît pas du tout. Si j'avais eu un homme comme lui parmi mes nombreux serviteurs, il y a bien longtemps que je l'aurais congédié. De quelle ville est-il donc originaire ? »

7. Je dis : « Il est Galiléen, et potier de son métier. De tous Mes disciples, c'est le plus instruit, et il parle aussi bien que n'importe quel maître ; mais il est aussi fort cupide, et c'est là en lui le vrai démon dont il ne pourra jamais se défaire - car le démon de l'avarice est le plus difficile à déloger de toutes les espèces de diables et d'esprits malins qui peuvent prendre possession du cœur d'un homme.

8. Car, en tout autre esprit malin, on peut encore trouver une lueur d'amour du prochain, mais non pas chez un démon de l'avarice ; c'est pourquoi il est aussi le plus obstiné, et il imprègne l'homme tout entier jusqu'à ce que celui-ci devienne tout pareil à lui et qu'il puisse s'en servir au mieux pour accomplir les actes les plus honteux. Aussi, que chacun se garde avant tout de l'avarice ; car tout autre pécheur entrera plus facilement au royaume de Dieu qu'un avare ! »

9. Le juge dit : « Si Ton disciple est de cette sorte, Toi qui es tout-puissant, éloigne-le de Toi ! Que vient faire un tel homme dans Ta compagnie ? »

10. Je dis : « C'est précisément parce que Je suis le Seigneur tout-puissant que - surtout sur cette terre qui est une pépinière pour Mes enfants - Je dois tolérer aussi bien les diables que les anges ; car nul ne peut devenir un enfant de Dieu sans le libre arbitre le plus parfait, et, même au diable, le chemin de la conversion n'est pas entièrement fermé. Cela te permettra sans doute de comprendre pourquoi Je supporte qu'un disciple qui ne Me plaît nullement reste auprès de Moi aussi longtemps qu'il le voudra lui-même ; mais s'il veut Me quitter demain, personne dans Ma compagnie ne lui barrera le chemin.

11. Au reste, s'il ne change pas, il ne tardera pas à trouver sa récompense. Mais pour l'heure, oublions ce disciple absent, car nous avons à parler de bien d'autres choses.

12. Après le repas du matin. Je partirai sans retard pour Me rendre dans la contrée où le ruisseau connu sous le nom d'Arnon prend sa source. Car d'ici, les chemins qui mènent à la vallée du Jourdain sont fort mauvais et difficiles ; mais, par la vallée de l'Arnon, il y a un assez bon chemin, qui devient cependant lui aussi fort malaisé par la suite.

13. J'ai encore beaucoup à faire dans la vallée du Jourdain, et il se passera encore un peu de temps avant que Je ne retourne à Jérusalem. »

 

 

Publié dans JUDAS

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article