GEJ10 De la difficulté de l'enseignement

Publié le par estaran



GEJ10 C189
De la difficulté de l'enseignement

 

1. Comme nous étions encore réunis autour de la table, mangeant le pain et buvant le vin, Barnabé, qui, vous le savez, était un Pharisien, Me dit « Seigneur et Maître, si Tu me juges digne moi aussi de répandre Ta doctrine parmi les hommes, je n'y ajouterai ni n'en retrancherai un seul mot ! »

2. Je lui dis : « Il est vrai que tu es un Juif et que tu es devenu Pharisien grâce à ta fortune considérable, car tu pouvais prouver que tu étais de la tribu de Lévi. Mais tu as aussi été élevé chez les Grecs, ce qui t'a aussi donné beaucoup d'obstination grecque, et tu ne t'entendrais guère, à la longue, avec un autre de Mes disciples. Cependant, Je vais vous dire quelque chose à tous, aussi, écoutez-Moi.

3. Un vrai propagateur de Ma doctrine doit être pareil à un médecin particulièrement expérimenté, accommodant et habile.

4. Par exemple, un médecin arrive dans un village où on l'a appelé à cause de nombreux malades de la goutte et de toutes sortes de fièvres. Il se dit : "J'ai déjà traité beaucoup de malades semblables que j'ai guéris avec tel et tel remède ; puisque ces malades-ci souffrent des mêmes maux, je vais leur donner les mêmes remèdes, et ils guériront !" Le médecin fait cela et voici qu'au lieu de guérir les malades, ces remèdes les font aller de mal en pis, et que, n'avant plus confiance en lui, les malades cherchent un autre médecin ! Le médecin, très fâché, se dit : "Ces remèdes en ont sauvé beaucoup, pourquoi pas ceux-ci ?", et il rentre chez lui plein de colère.

5. Le second médecin arrive bientôt, mais, plus avisé que le premier, il s'enquiert d'abord de la façon dont le malade a vécu, de la nourriture qu'il prend et des maladies qu'il a eues depuis l'enfance. Et il s'informe ainsi de bien d'autres choses qu'un sage médecin doit savoir, ensuite de quoi il choisit ses remèdes pour tel malade ceci, pour tel autre, tout autre chose. Et le médecin qui s'est donné cette peine guérit bientôt tous les malades du village, parce qu'il sait choisir ses remèdes selon la nature et les particularités de ses malades.

6. Ainsi, tout comme un médecin ne peut réussir d'heureuses guérisons que de cette manière - et à condition qu'il soit encore temps -, un vrai médecin des âmes doit faire de même avec les nombreuses âmes malades de ce monde, dont l'une est crédule, l'autre difficile à convaincre, une autre orgueilleuse, ou avare, ou égoïste, ou bien d'autres choses encore. Si le médecin des âmes vient à elles et se met à leur prêcher indifféremment à toutes de la même manière figée la doctrine qu'il a reçue de Moi, cela ne servira pas à grand-chose.

7. Celui qui ne sait pas pleurer avec les affligés, rire avec les rieurs, se réjouir avec ceux qui sont joyeux et rester sérieux avec ceux qui le sont n'est pas encore apte à propager Mon royaume sur terre, et en cela, il est comme un paysan qui, pour labourer un champ, met certes la main à la charrue, mais regarde sans cesse en arrière pour voir si les sillons sont droits ; ce faisant, il oublie la charrue, qui, à cause de son inattention, s'en va de côté, et il ne lui reste plus alors qu'à la ramener là où il allait encore droit et à creuser de là un nouveau sillon.

8. Il en va de même des maîtres qui veulent instruire tous les hommes - quels que soient leur caractère et leurs dispositions naturelles - d'une seule et même façon dans tout ce qu'ils enseignent. Certains retiendront quelque chose de cet enseignement, parce qu'il correspondra exactement à leurs dispositions , mais les autres quitteront le maître aussi ignorants et malhabiles qu'ils l'étaient auparavant.

9. Ainsi donc, lorsque vous répandrez Ma doctrine, vous devrez bien considérer la nature de ceux à qui vous la prêcherez, sans quoi vous ne ferez pas grand-chose de bon.

10. Le crédule croira facilement tout ce que vous direz - surtout si vous faites quelque signe merveilleux à l'appui de la doctrine ; mais songez que celui qui accepte trop aisément une nouveauté y renoncera tout aussi aisément, surtout s'il y est poussé par quelque tentation. Vous aurez certes beaucoup plus de travail avec un incrédule, mais, une fois que vous l'aurez conquis, il s'en tiendra à ce qu'il aura admis. C'est pourquoi vous devez vous donner plus de mal avec lui qu'avec les plus crédules, et ne pas vous fier à ceux-ci parce qu'ils auront embrassé votre doctrine de bon cœur et sans peine. Car, lorsque vous reviendrez les voir, ils observeront peut-être encore une petite moitié de votre enseignement, mais, pour le reste, ils seront retournés à leur ancienne croyance douteuse ou seront les adeptes de n'importe quel faux prophète.

11. Aussi, soyez certes en parfait accord pour ce qui est de Ma doctrine - mais, lorsque vous la présenterez aux hommes, regardez d'abord à qui vous avez affaire avant de commencer à leur prêcher Mon évangile, et vous obtiendrezz partout de bons effets.

12. Souvenez-vous aussi de ce vieux proverbe romain qui dit qu'aucun dieu ne peut naître d'un vieux morceau de bois pourri, et que jamais un aigle n'est sorti des œufs de la douce colombe craintive ! Aussi, soyez vous-mêmes - comme Je vous l'ai déjà souvent dit - rusés comme les serpents, et pourtant pleins de douceur comme les colombes.

13. L'enseignement est l'une des fonctions les plus difficiles, mais heureux celui qui saura y exceller ! »

14. Barnabé dit alors : « O Seigneur et Maître, il n'est que trop clair que Tu as dit là la pure vérité ; car j'ai moi aussi enseigné jadis, et j'ai appris combien il était difficile de savoir s'y prendre avec les différentes sortes d'hommes. Je vais donc moi aussi suivre Ton conseil plus que tout autre et le mettre en pratique. »

15. Je dis : « Tu le feras, sans doute , mais tu seras aussi l'un des premiers à te confronter violemment, en une certaine occasion, avec l'un de Mes disciples, et vous vous séparerez pour longtemps. Je ne te dis pas quand et comment cela arrivera, ni avec quel disciple ; mais, quand cela arrivera, tu te souviendras de ce que Je viens de te dire. »

16. Barnabé répondit : « Seigneur et Maître, puisque Tu sais cela d'avance, il devrait aussi T'être possible de prévoir de bons moyens pour empêcher qu'un incident si déplorable ne survienne ! »

17. Je dis : « C'est vous, Mes disciples, qui êtes à présent les hommes les plus libres de cette terre, et Ma toute-puissance ne saurait vous enchaîner le moins du monde ; car, si Je veux vous envoyer au monde pour délivrer en Mon nom les autres hommes des chaînes du dur esclavage de la Loi, comment pourrais-Je vous y envoyer comme des serviteurs enchaînés ? Si Je faisais cela, que diraient les hommes de cette prétendue délivrance ? Ce serait leur imposer un nouveau joug plus pesant encore que ne l'était l'ancien, et Ma venue n'aurait servi à rien.

18. Or, J'ai éveillé en vous les apôtres et les prophètes de la Nouvelle Alliance, et non plus de l'ancienne ; ainsi, vous êtes les premiers à avoir été sauvés sur cette terre, afin qu'à travers vous Ma rédemption soit transmise à tous les hommes de la bonne manière et dans la parfaite ordonnance éternelle de Mon amour, de Ma sagesse et de Ma force. -As-tu compris cela, Barnabé? »

19. Barnabé répondit qu'il avait bien compris, et tous les autres dirent de même.

20. Et Je leur dis : « Restez donc en Moi, et Je demeurerai en vous jusqu'à la fin des temps, et, à son dernier jour, Je ressusciterai chacun de vous dans Mon royaume ! »

 

 

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